Une association et une vingtaine de familles de gens du voyage ont déposé mardi un recours en référé devant le tribunal administratif de Nantes pour que le oblige les communes à réaliser les aires de gens du voyage manquantes par rapport au schéma départemental légal. Ce « référé demande au Préfet de Loire-Atlantique d’utiliser les prérogatives que lui donne la loi pour contraindre les communes qui ne respectent pas le schéma départemental d’accueil des gens du voyage, à le respecter », a expliqué à l’AFP jeudi l’ des plaignant, Me Pierre Huriet.

Le manque de places sur Nantes Métropole, 168 places tandis que 278 ont déjà été réalisées par rapport au schéma départemental, a été encore accru, souligne l’ADGVC 44 (association départementale des gens du voyage citoyens), par la fermeture pour réfection pendant un an d’une aire de 42 places. Une situation tendue qui a entraîné les demandes répétées d’expulsion de plusieurs groupes de familles installées de manière illicite dans des sites de l’agglomération pour rester près des écoles où sont scolarisés leurs enfants. En outre, un groupe d’entrepreneurs du nord de l’agglomération nantaise, à Saint-Herblain s’est plaint suite à l’installation illicite de caravanes sur les parking de leurs entreprises.

Après un échange avec le président de l’ADGVC 44 Christophe Sauvé, le délégué général du Medef 44 Vincent Combeuil se disait prêt, jeudi, à une table ronde inédite.
Les gens du voyage « ont des problèmes, les entreprises ont des problèmes, il faut qu’on trouve une solution », a-t-il déclaré lors d’un entretien avec l’AFP. « On veut mettre les pouvoirs publics devant leur responsabilité qui est de gérer la vie en commun, l’accueil des gens du voyage et le bon fonctionnement des entreprises ».
« Je refuse qu’on soit cloué au pilori et qu’on nous dise que Nantes Métropole est en retard parce que c’est inexact: nous sommes très largement meilleurs que la moyenne nationale », a répondu Alain Robert, président du syndicat mixte d’accueil et maire adjoint de Nantes. M. Robert a aussi rappelé les nombreux recours de riverains que doivent affronter les communes pour parvenir à réaliser les aires de gens du voyage comme le veut la loi.
Le taux de réalisation des aires d’accueil à l’échelle nationale n’est effectivement que de 50%, selon des chiffres rappelés par le ministre de l’intérieur Manuel Valls en juillet dernier lorsqu’il s’est déclaré en faveur de mécanismes coercitifs pour forcer les maires à créer des aires d’accueil pour les gens du voyage.